Le cru scriptural 2021 de Gounelle, Intuitio, que je viens de parcourir évoque la (re)connexion à l’intuition. Dans son roman, Gounelle décrit les suites d’un grand projet militaire, Stargate. Parti d’expériences menées à l’université de Stanford – où des scientifiques s’intéressaient à un artiste (Swan) capable de décrire un objet caché – le projet a ensuite été repris par la CIA. Il s’agissait, pleine guerre froide, de mettre au point des protocoles pour anticiper les stratégies militaires russes, et détecter l’emplacement des missiles. Ce projet a été classé secret défense, et a duré des années 70 aux années 90. Lire Intuitio au moment de la guerre en Ukraine n’est assurément pas une coïncidence. Et pourtant ce livre trônait sur ma table de chevet depuis avril dernier. Et je pense aux grands pontes de l’OTAN. Que n’ont-ils essayé de prolonger ce projet ? Ont-ils vraiment cru que les tensions mondiales étaient écartées ? Mais plus que cela, j’en tire un enseignement personnel. Et plus je regarde les images de réfugiés, et plus j’échange avec celle qui depuis 24 ans aiguillonne mes certitudes, et plus je m’enrichis. En effet, il est important de se connecter à son intuition pour vivre une vie en accord avec ses besoins et ses aspirations. L’intuition permet de se tourner avec confiance vers l’avenir. Mais il y a une urgence à développer mondialement une autre compétence psychique : la résilience, une façon de se (re)tourner avec confiance et sécurité vers son passé. Parfois ma sirène bouclée de 24 printemps me fait voyager dans mon passé par ses questions, et elle s’étonne – non sans raison – de l’apparente facilité avec laquelle je semble avoir traversé la vie et fait mes choix les plus cruciaux. Et son inconfort face à la légèreté apparente de mon histoire m’a fait prendre conscience du recadrage positif que l’on fait à postériori sur les événements, quand on dispose d’un trésor inégalable : la force de résilience. Alors quand je vois tous ces petits sur les routes, en larmes, sous la neige, je me dis qu’ils vont avoir un grand besoin de développer leur résilience pour traverser le reste de leur vie. Et c’est notre rôle, notre devoir de les y initier, comme on devrait le faire pour chacun de nos enfants. Toutes les écoles de France devraient finalement s’appeler établissement Boris Cyrulnik, car la résilience c’est la force qui permettra de tout surmonter, c’est l’énergie qui permettra à chacun de se relever tel un phénix renaissant de ses cendres. Et des cendres, en ce moment, comme il y en a ! Mais même les cendres plus invisibles, celles de nos enfants élevés dans le confort de la paix militaire mais dans une violence sociétale sournoise. Eux aussi doivent pouvoir y avoir accès. C’est le savoir être le plus important au monde, un savoir-être avant tout pour soi, un savoir être à soi, avec soi. Un savoir-être qui permettra ensuite d’entrer en relation de manière apaisée avec autrui, la résilience ayant germé, grandi, poussé, ramifié et ayant évité le développement des racines des peurs et la prolifération des mécanismes de défense. Certains diront que ce recadrage positif à postériori est un biais cognitif, le biais de perception. Eh bien ainsi soit-il, que la résilience soit ce biais de perception positif qui fait office de pare-choc émotionnel et qui pose les briques d’une reconstruction psychique apaisée. Et ajoutons, tant qu’à faire, le biais de confirmation pour équiper un peu mieux encore nos charmantes têtes pas toujours blondes : au lieu de leur répéter que la vie est dure et l’homme mauvais, donnons leur foi et cultivons leur bonheuritude car grâce à ce biais, ils auront ensuite tendance à écouter principalement ce qui confirme leurs idées préconçues. Bref, donnons-leur le bouclier contre le malheur et la recette de la joie !
Revenons au cœur du sujet, l’intuition… Pour écrire son roman, Gounelle a passé 3 jours à se former à l’accès à son intuition dans un centre « spécialisé » et a visiblement été bluffé par certaines facultés que cela a révélées en lui. Un protocole complet est détaillé dans le roman, partant d’un décodage de mouvements automatiques de la main… jusqu’au déplacement de l’esprit dans l’espace et dans le temps ! Cela s’appelle le remote viewing. Le présupposé : tout peut être accessible à l’intuition, à condition d’y croire et d’adopter une posture d’accueil. Dès lors que vous considérez que c’est impossible, vous fermez votre intuition. Si vous vous connectez à votre intuition, vous saurez accueillir des signes, des réponses, …et vous serez en mesure de prendre les bonnes décisions dans votre vie !
Petit intermède ludique avant la suite de mon propos…. Sur le site de l’entreprise d’Alexis Champion, qui a formé Gounelle, vous pouvez tester plusieurs jeux pour évaluer votre connexion à votre intuition, cette aptitude de l’esprit permettant d’obtenir une information non accessible par nos cinq sens.
Ce jeu consiste à découvrir derrière quel rideau se situe une photo (derrière l’autre rideau, il n’y a rien). NB : Pour cet exercice, il fallait d’abord donner sa préférence sexuelle…
Mes statistiques :
Vous avez trouvé l’image 12 fois sur 20 essais soit un taux de réussite de 60 %.
– Vous avez réussi 7 fois sur 14 lorsque l’image était un lieu. Soit un taux de réussite de 50 %.
– Vous avez réussi 5 fois sur 6 lorsque l’image était érotique. Soit un taux de réussite de 83.3 %.
Quand, au cours du jeu, j’ai essayé de me reposer sur des statistiques, poussée par l’envie de réussir, j’ai souvent trouvé rideau vide. Et clairement, après quelques photos érotiques, mon esprit était concentré sur une question : « qu’est-ce qui va apparaître la prochaine fois derrière le rideau ? », et je me connectais davantage… Les scores parlent d’eux-mêmes. Ça doit en dire long sur ce qui occupe mon esprit … 😊 J’ai tout de même aussi trouvé une image de Vérone, ma réputation est sauve.
Le jeu suivant me donnera la chair de poule : le Jeu de remote viewing. Je devais décrire un lieu masqué. Voici ce que j’ai écrit, à l’aveugle : Il y a des champs de morts, une dimension symbolique, communautaire, de tradition. Je vois des rangées, et des axes verticaux. Je vois un cimetière, des alignements de corps sous de la pierre et des monuments sculptés verticaux. Je vois une idée de commémoration.
Voici la « cible » cachée que je décrivais : Les Rochers sculptés de Rothéneuf. Et j’ai cherché sur internet à quoi ressemblaient ces rochers…. Sculptés de fin 1894 à 1907, par l’abbé Fouré, ces rochers constituent un univers étrange, peuplé de personnages d’un autre temps et retrace la légende des Rothéneuf, famille de Corsaires, pirates et nobles.
Je suis restée sans voix, car je m’attendais à voir apparaître dans ce jeu la photo d’une banale forêt…. Et je luttais contre la tentation d’en décrire une. Finalement, j’ai juste laissé venir ce qui se présentait à moi…. Bluffant.
Pour revenir à Intuitio, le roman raconte comment un auteur de polars vient à participer à une enquête du FBI en rejoignant un programme secret visant à former des intuitifs, des personnes capables d’accéder à volonté à leurs intuitions.
Bon, commençons par la critique aisée, et reléguons l’art – plus difficile – à quelques alinéas plus bas.
Le roman est rédigé en français mais l’histoire se déroule dans un univers anglosaxon. J’avais sans cesse l’impression de lire une VF sans avoir accès à l’original, surtout quand l’auteur a commenté l’accent local d’un des personnages… Là, clairement, l’anglophone et anglophile que je suis restait un peu interloquée.
En ce moment, je dicte pas mal de mes SMS, et le résultat est parfois tel que mes destinataires répondent par un ???? qui me contraint à reparcourir avec effroi ou fou-rire – selon l’interlocuteur – le message crypté inopinément par mon clavier. Le roman de Gounelle n’en est pas à ce même niveau de charabia, mais je ne serais pas surprise qu’il ait été dicté, certaines fautes de français agressant probablement davantage l’œil que l’oreille.
Et puis, j’ai eu du mal avec les noms des personnages, le roman perdant un peu en crédibilité à mes yeux de ce fait. J’avoue, je pousse le bouchon un peu loin ….
La palme est décernée à Robert Collins : pour qui a étudié l’anglais, impossible de passer à côté de l’évocation du célèbre dictionnaire anglais du même nom entrecoupé d’un &, la bible des étudiants anglophiles des années 90, or l’agent ainsi nommé est parfaitement inculte.
Sur le podium, Glenn Jackson ! Ce nom sonne comme une parodie des années de la prohibition : deux noms de whisky en un !
Et le héros…. Timothy Fisher : au fil des lignes, je voyais apparaître une image de Timothy Dalton qui a endossé le costume de James Bond alors que le héros est plutôt vulnérable et timoré. Et le « Un vodka martini ! Secoué, pas remué» de l’espion en smoking se transforme de manière déliquescente en marque de bière sous la forme de l’inapproprié patronyme.
Quant à Barry Kantor, je vois un chanteur d’opéra et non le conseiller d’un président.
Bref, dans ce cru 2021, je me suis plus concentrée sur les thématiques abordées que sur l’intrigue et le suivi des personnages.
Thème numéro deux du livre, mais motif numéro un des exactions investiguées dans le roman : Amazonie, soja et réchauffement climatique. Le roman évoque les tribus amazoniennes qui sont déplacées par de gigantesques incendies commandités par des firmes d’agrobusiness occidentales ayant acheté pour une bouchée de pain des milliers d’hectares du poumon de la planète. Le roman dénonce également les aberrations écologiques des grands transports internationaux de matières premières et de produits manufacturés…. Par exemple, pour arriver au meilleur prix du cours du pétrole, les supertankers tournent longtemps sur les océans, de même que les bananiers car le stockage au port est plus onéreux que de laisser tourner les navires en mer. Et tout cela pollue encore bien plus que nos voitures…. Le bilan carbone de notre mondialisation et de nos mesures dites environnementales, est catastrophique…. Le roman révèle aussi des scandales dont j’ignorais l’existence, notamment dans le monde de la santé aux USA : acculant les pauvres à se saigner pour se soigner, faisant régner une loi sans pitié sur le marché immobilier (forçant des entreprises à la faillite au moment du COVID, instaurant des pratiques non éthiques sur l’entretien des logements, …..) certaines compagnies aux noms de Black Rock et Black Stone se forgent ici une réputation sulfureuse. Ces sociétés ont leurs ramifications en Europe, et rassurez-vous nos dirigeants en sont des membres honorifiques…. ou leur confèrent la légion d’honneur. Il existe visiblement un rapport de l’ONU sur ces sociétés et leurs pratiques, accablant. En résumé, pour contrer l’hypocrisie du greenwashing et d’activités caritatives de façade, consommons en conscience. Et ne nous laissons pas tenter par la vengeance, ne nourrissons pas un égrégore de colère, mais agissons chacun au quotidien.
Creusons un peu plus avant le thème central : Tadaaaaa ! Le livre questionne sur le l’articulation entre intention/intuition/interprétation. Si l’on en revient au jeu précédemment expliqué, aurais-je attiré des images érotiques sous ces rideaux par la force de mon intention ? Le héros s’entraine au Remote viewing, mais il remarque aussi à quel point son inspiration n’est parfois qu’une intuition des événements à venir. De ce fait, il se trouve parfois presque comme pris dans les scénarios de ses romans, au point qu’à un moment, il se demande : « Dans toutes mes œuvres littéraires, quelle était la part d’imagination pure, et la part d’intuition d’une réalité non encore manifestée ? » Cela ramène à la vision quantique du temps. Einstein, avec sa théorie de la relativité, avait déjà mis à mal la vision linéaire du temps et les 4 dimensions de Newton. Et de nouveaux cadres de lecture de l’espace-temps continuent de voir e jour. Je vais essayer de prendre modestement la relève des deux jumeaux botoxés récemment passés ad-patres pour vulgariser en une phrase : selon la vision quantique, le monde est fait de potentialités qui se réalisent ou non. Sans que des événements se succèdent de façon ordonnée, le monde devient finalement réel dès lors que notre conscience se pose dessus, figeant ainsi une réalité, donnant corps à l’une des potentialités.
Et dans ce roman, plus que la révélation du protocole visant à cultiver et faire jaillir l’intuition, ce qui a été une révélation importante pour moi a été de trouver des explications théoriques venant étayer mes interprétations de certains événements incroyables que j’ai vécus. Ils concernent le cœur du sujet du livre, à savoir la projection de conscience. Qui n’a pas vécu des « synchronicités » simples, comme par exemple un appel téléphonique entrant au moment où on commençait à composer le numéro de la personne. Coïncidence, diront certains ; transmission de pensée diront d’autres. D’habitude, c’est par nos sens que l’information arrive. Et s’il existait d’autres façons de recevoir l’information ? Des façons plus subtiles, invisibles, qui connecteraient les deux futurs interlocuteurs en amont de l’appel ? Autre exemple, le déjà vu, ou le déjà perçu. Pour moi, la manifestation la plus remarquable que j’en ai eue était le matin où je tendis son journal à mon père et qu’il m’annonça la mort de Louis de Funès que j’avais déjà perçue. Dans des interviews sur sa vie depuis sa formation au remote viewing, Gounelle explique d’ailleurs comment la formation qu’il a suivie impacte encore sa vie au quotidien. Pour ma part, je voudrais partager deux expériences de « projection de conscience » qui viennent corroborer les expériences décrites par Gounelle dans son roman.
Il y a 4 mois, navigant sur les réseaux sociaux, je découvre l’existence d’un formateur de coaches scolaires belge, Nicolas L. Je note son nom, mais comme je travaillais encore comme enseignante, je repoussais sur mon agenda le moment de le contacter pour lui parler de l’hypnose dans les apprentissages. Je finis par caler la date aux premiers jours de mars en me convaincant de ne plus la décaler. En février, je suis contactée par une charmante belge, Audrey P., formatrice de coaches scolaires. Nos échanges sont fructueux, et elle me dit qu’elle va proposer à son associé de me prendre comme experte pour une conférence sur l’hypnose dans les apprentissages. Elle me révèle le nom de son associé… Bingo ! Le fameux Nicolas. Et pour lancer leur programme de formation, Audrey me convie à un live première semaine de mars, live au cours duquel je rencontre effectivement ledit Nicolas …. Enorme !
Mais la projection de conscience la plus spectaculaire que j’aie vécue concerne un appartement dans une petite rue de la banlieue parisienne. En emmenant mes élèves au poney toutes les semaines, le bus s’arrêtait systématiquement à un feu devant un restaurant, où je savais que j’irais manger un jour. Et en face de ce restaurant, pas si gouleyant finalement, se trouvait un magasin Franprix dont le logo faisait dire à un de mes élèves que c’était la magasin des pommes. Quelle ne fût pas ma surprise quand je me retrouvai à l’adresse qui venait de m’être communiquée pour un rendez-vous qui me tenait à cœur : surplombant le restaurant, la fenêtre ouvrant sur le logo fruitier. L’entraînement dans le cadre du projet Stargate est de découvrir un lieu ou un objet inconnu, avec en postulat que c’est la projection de la conscience humaine sur un événement potentiel qui le stabilise. Il faut croire que j’ai projeté ma conscience sur cet endroit, et que je n’ai pas été la seule, ou que cet endroit a émis une vibration d’attraction… qui sait…
Le roman de Gounelle avance une étape ultérieure, un degré supplémentaire : même si on capte des informations du futur, on peut encore influer sur le cours des chose pour modifier ce fameux futur. Et certains événements de ma vie me font penser que c’est une certitude. L’hypothèse est que toutes les informations du monde sont contenues dans l’univers, dans la Matrice, et qu’en état de veille on n’a pas accès à la Matrice. Moi qui travaille sur les états modifiés de conscience, il s’avère que certains chamanes amènent les cerveaux à fonctionner en ondes gamma. L’hayauasca est une plante souvent utilisée comme ouvrant un état d’hyper connexion à l’intuition, peut-être avec les effets similaires au LSD mentionné dans le roman, à savoir au prix de la perte de l’inspiration. En état modifié de conscience des informations deviennent accessibles. En hypnose, quand le cerveau fonctionne en ondes thêta, ce sont des informations intérieures qui deviennent accessibles. En état Gamma, peut-être notre inconscient est-il alors en lien avec la Matrice, notre subconscient relâchant son étreinte, permettant de faire remonter des informations sur la Matrice à la surface. Voilà qui m’ouvre un champ d’investigation pour mes 10 vies à venir…
Précision essentielle de l’une des ferventes utilisatrices des Accords Toltèques que je suis : ne pas interpréter !!! Il est essentiel de distinguer l’interprétation de l’intuition, car l’interprétation est issue du manque, de la peur ou de notre mental, de nos croyances, de notre histoire, de notre culture et n’est en rien connexion avec le monde. L’interprétation n’est rien d’autre qu’une projection de son monde intérieur sur autrui et sur les événements! Et pour boucler la boucle avec les premières lignes de cet opus, la guerre médiatique actuelle qui commente la guerre militaire est guidée et supportée par des projections collectives. Acceptons que chacun ait une carte du monde différente de la nôtre et tâchons de ne pas plaquer notre vision sur la réalité du voisin. Pas de projection, pas d’invasion. Et y a-t’ il un risque à développer son intuition ? Deviner ce qui se cache derrière un rideau, est-ce bien innocent ? En tout cas, les dommages collatéraux de ma session de remote viewing ne se comptent pas en milliers de morts ni en millions de déportés. Faites votre choix, j’ai fait le mien !