Comme toujours, la définition de styles ou de profils ne doit pas être perçue comme l’intention de « mettre des gens dans des cases ». Ce modèle de Bowlby, comme tout modèle, doit surtout être utilisé pour avoir une meilleure compréhension de soi et évoluer vers plus de bonheur. Voici, un article sur les styles d’attachement.

Les styles d’attachements, présentation.

En bref, les styles d’attachement sont des schémas intégrés dans notre cerveau au niveau des centres qui gèrent notre survie. C’est donc un fonctionnement très primitif, automatique, jusqu’à ce qu’on le conscientise. Ces schémas, formant notre carte du monde relationnelle, proviennent de la façon dont nous avons appris à donner et recevoir l’amour dans notre petite enfance. Ensuite, ils vont déterminer le dosage proximité/distance, ou encore intimité/individualité que nous voudrons mettre en place dans nos relations. Cette topographie relationnelle va aussi déterminer notre niveau d’implication voire d’acharnement à faire vivre ou non une relation, y compris une relation toxique. Notre style d’attachement colore nos perceptions et nos croyances sur l’amour. A nous d’en être conscients, et de faire évoluer notre style d’attachement tant qu’il nous conduit à des émotions douloureuses et/ou à des relations insatisfaisantes et répétitives.

Le premier des styles d’attachement: l’attachement sécure.

Ce premier style est celui qui doit être perçu comme style de référence, une sorte « d’étalon-relationnel ». Quand on fonctionne dans ce schéma, on est à l’aise tant avec la proximité qu’avec la séparation, la distance, l’éloignement. On est convaincu qu’il existe de nombreuses d’opportunités d’avoir des relations riches et positives avec une variété de personnes. Au-delà de l’attirance chimique, on va fonder nos choix relationnels sur le partage de valeurs. On est dans des relations d’interdépendance, des êtres séparés et ensemble à la fois.

Le deuxième style d’attachement : L’attachement anxieux.

L’attachement anxieux est généralement le style d’attachement attribué aux dépendants affectifs. Ils ont le cœur (trop ?) ouvert. Ils veulent, donc, beaucoup de proximité, de connexion. Les personnes qui se sont construites dans ce modèle d’attachement, ont des demandes affectives démesurées. Et, leur peur d’être abandonnées les mène à parfois douter de la sincérité de l’amour de l’autre.

Un soulagement venant de l’extérieur.

Pour faire taire une anxiété intérieure, ils cherchent un soulagement venant de l’extérieur, y compris dans des substances. Ils sont convaincus de ne pas pouvoir être heureux à moins d’être dans une relation. Face à la fin de leurs relations, qu’ils vivent comme un échec, ils se demandent sans cesse si quelque chose cloche chez eux. Ils pensent, donc, qu’il y a peu d’occasions d’amour dans le monde. Alors, ils s’accrochent à ce qu’ils ont. Même si la relation est insatisfaisante ou toxique. Quand on est dans ce style d’attachement, on se sent particulièrement frustré par les évitants.

Le troisième style d’attachement : L’attachement évitant

Ce 3ème style est divisé en deux.

L’évitant distant.

Quiconque a ce style d’attachement a développé une théorie sur lui-même selon laquelle il n’a pas besoin des autres. Ce qui lui permet de justifier son comportement distant. Il affirme qu’il se suffit à lui-même et assène souvent : « je n’attends rien de personne ». Sa valeur première est son besoin d’indépendance, d’espace, de liberté. Il affirme que les relations se font souvent au détriment de cette liberté.

C’est surtout une fuite de l’intimité, y compris une intimité avec lui-même. Il masque donc son besoin de contact (très enfoui) par un bouclier d’estime de soi, souvent feint. Il peut se sentir, par exemple, sécurisé à pourchasser quelqu’un d’indisponible, à entretenir des relations occasionnelles ou multiples voire ne pas avoir de relation du tout.

L’évitant craintif.

Il a conscience d’avoir très envie d’intimité relationnelle mais il est terrifié lorsqu’une telle situation se présente. Cette peur se traduit par une prise de distance aussitôt que la proximité devient trop menaçante, car devenir trop proche c’est risquer d’être rejeté.

Ce modèle d’attachement est aussi appelé attachement désorganisé. Par exemple, il vous veut très proche, mais vous punit aussi d’être proche. La relation, le lieu de sécurité, est également perçue comme un lieu de menace. Donc, il sabote la relation avant que l’autre ne l’abandonne. De cette façon, il garde le pouvoir. Et il ramène dans son giron au cas où. Car, il a ce besoin d’intimité qu’il ne sais pas gérer. Très observateurs de ce qu’il se passe dans leur environnement pour s’y adapter. Ils sont donc peu connectés à eux-mêmes.

Les deux profils évitants et leurs répercussions

Dans ces deux profils évitants, la mise à distance d’autrui impacte fortement la relation amoureuse par des stratégies de désactivation des comportements d’attachement du partenaire. Il ne rappelle pas, multiplie les partenaires, dit qu’il n’est pas prêt à s’engager, annule des rendez-vous. Dans cette catégorie sont également classés les faux-self. C’est un nom que l’on donne souvent aux pervers narcissiques.

Une série de caractéristiques.

Un style d’attachement se manifeste par une série de caractéristiques. Ces caractéristiques sont plus ou moins marquées, se déployant sur un continuum. Des simples tendances aux traits de personnalité jusqu’au trouble de la personnalité évitante. On retrouve bien la notion de spectre, utilisée bien souvent pour parler du trouble de la personnalité narcissique. Une des manifestations sera alors ce que l’on nomme le renforcement intermittent. La relation sera faite de rapprochements et d’éloignements dans le but de déboussoler la cible, créant chez celle-ci un véritable cafouillage des hormones et neurotransmetteurs liés aux relations et au bien-être (endorphines, ocytocine, dopamine, cortisol…). Cela finira par rendre la cible accro aux hauts et bas émotionnels vécus dans ce type de relation et il lui sera difficile de sortir de cette relation qui la fait pourtant souffrir (lors des retraits d’affection).

De nombreuses personnes concernées par les styles d’attachements insécures.

Les sites Internet fourmillent de personnes ayant des styles d’attachement non sécure. Cela engendre beaucoup d’attentes assoiffées d’intimité chez les uns, beaucoup de fuite et d’incohérences chez les autres. Puis, beaucoup de contrôle de part et d’autre. La fréquence du ghosting ou du benching (qui est une façon de gérer une distance), ou encore de la désactivation des notifications de visionnage des messages sur WhatsApp sont autant de preuves du côtoiement de ces styles d’attachement disharmonieux, pathologiques.

Pour vous aider au mieux sur les styles d’attachement, n’hésitez pas à faire appel à moi.