Il y a 3 ans, au sortir d’une méditation banale, je ressens au fond de moi monter une conviction, sans rapport avec le thème de la méditation : j’aurais eu un jumeau dans le ventre de ma mère…. Evidemment, jamais entendu parler de cela en famille ! Une famille pleine de lourds secrets, mais aussi une famille qui, malgré ses désirs, ne pouvait ni tout savoir ni tout contrôler…

Et voilà qu’il y a 2 mois, lors d’un échange avec une cliente, ce sujet est évoqué… la concernant ! Elle est remplie de la même sensation, habitée par la même conviction que moi !

Ma curiosité naissante était sur le point d’être nourrie… Pour régler un petit désagrément corporel, je prends rendez-vous avec un ostéopathe qui œuvre sans faire craquer ni nuque ni dos ! Et la personne qui m’adresse à lui m’explique qu’il lui a livré une information intéressante sur sa vie fœtale. Alors, je me dis banco ! Voyons si ce praticien m’apporte des informations sur ce point, infirmant, confirmant, ou enrichissant ma quête.

Rien aux deux premières séances, qui prennent une autre direction. J’en oublie mes attentes. Troisième séance, je vais pour m’installer sur la table de soin, et mon regard se pose sur la couverture d’un livre en haut d’une pile, inopinément décalée de la vaste bibliothèque du praticien : Le syndrome du jumeau perdu ! J’emprunte le fascicule et le compulse avec entrain.

Et ce que je découvre confirme mes intuitions : il y a un lien bien possible entre DA et l’existence d’un jumeau en début de vie fœtale !

Comment les auteurs, thérapeutes, identifient des signaux d’un possible jumeau perdu ? Ca passe d’abord par des petites phrases….

« J’ai l’impression que je n’existe qu’à moitié.« 

«  C’est comme si j’avais seulement une faible proportion de force à ma disposition pour vivre ! »

« Très souvent, je ressens que quelque chose me manque pour être heureux. »

« La solitude est le thème de ma vie. Déjà dans mon enfance, je me suis senti terriblement seul. Cette sensation ne disparaît pas vraiment quand je suis entouré de mes amis. »

« Je ne mérite pas de gagner beaucoup d’argent et d’aimer »

« Je me sens constamment coupable d’enlever quelque chose à quelqu’un ou bien je me sens responsable quand quelqu’un ne va pas bien. »

« J’ai une peur panique d’être abandonné. Le moindre signe que mon partenaire pourrait me quitter ou chercher quelqu’un d’autre me rend fou »

« J’ai parfois des crises de panique terribles que je ne peux pas expliquer. Je me sens menacé par d’autres personnes. C’est particulièrement grave dans un ascenseur. »

« Je ne laisse aucun partenaire m’approcher de trop près. Je me sépare de lui dès que la relation devient trop proche »

Et là, je reconnais tellement les propos des clients qui viennent me demander à sortir de la DA (Dépendance Affective) ! Avec son cortège de comportements pathologiques et de souffrances ! La personne qui a perdu son jumeau en phase intra-utérine se considérera durant sa vie comme une moitié d’individu, se sentira vite critiquée et opprimée, cherchera ou fuira la proximité corporelle. C’est aussi une personne qui ne se sentira pas comprise, pas entendue, et finira par penser que quelque chose ne tourne pas rond chez elle. Quand il vit une phase de relation qui semble moins enthousiaste, ce demi-jumeau reconnaît alors le retrait qu’il a vécu douloureusement durant sa vie intra-utérine, et son monde s’écroule. De terribles angoisses de perdre l’autre à nouveau s’emparent de lui. Il essaie par tous les moyens de convaincre l’autre de partager plus d’intimité, et finalement il obtient le rejet qu’il redoute. Pourtant, selon lui, il donne tout ce dont il est capable. Et, au-delà de ce désir de fusion retrouvée, de peur de l’abandon, le demi-jumeau, le jumeau survivant, est prêt à tout accepter, justifier, relativiser pour conserver l’intimité qu’il est en passe de retrouver enfin …. Quitte à donner à l’autre la télécommande de sa vie ! Il n’arrive pas à s’affirmer, ni à se séparer de personnes qui ne lui font pas du bien, car la séparation est sa hantise. Une personne conçue et née seule (c’est-à-dire qui n’a jamais eu de jumeau mort-né) partirait, sans tant encaisser, sans tant endurer !

Alors, bien sûr, on peut essayer de creuser cette piste en thérapie, pour s’assurer qu’on a connu cette déchirure précoce de la perte d’un jumeau ; au risque, selon moi, d’induire plus que de réellement laisser émerger une vérité enfouie. C’est le danger de céder au fameux risque de confirmation et à l’invention de souvenirs. Mais surtout, qu’est-ce que l’on fait de cette possibilité, aussi infime soit-elle : on rajoute cette éventualité dans les approches proposées aux clients, au cas où cela trouve un écho spontané chez la personne, en hypnose ou au cours d’une séance d’EFT.

Et on propose d’autant plus cette option que la personne a connu dans sa vie un deuil douloureux, qui a probablement fait retraverser la douleur extrême du deuil prénatal ! Selon les auteurs : La mort de quelqu’un de proche est toujours grave. C’est un adieu définitif. Pour ceux qui ont perdu un jumeau, cette perte peut devenir une double perte. Le souvenir du temps intra-utérin éclate tout d’un coup. Outre la douleur ressentie suite à la mort d’une personne aimée, c’est aussi la douleur éprouvée pour le jumeau décédé qui ressurgit. Parfois cette douleur est tellement forte qu’elle ne s’arrête plus jamais. Le deuil ne se termine pas. Parfois la douleur est tellement menaçante que le deuil devient impossible. La personne doit alors se couper des émotions parce qu’elles sont insupportables.

On ne saurait donc laisser cela en l’état !

D’autres comportements spécifiques sont aussi à prendre en compte de façon incontournable : les conduites à risques (sports extrêmes, relations intimes non protégées, investissements financiers périlleux, …). Et s’ils étaient liés à la culpabilité d’avoir survécu?

Les parents n’ont pas toujours été au courant de la présence de ce fœtus non développé. Parfois, le corps médical ou la famille décident de garder le secret. Un secret qui risque de peser, sournoisement, sur le jumeau survivant.

Alors, que faire?

Si l’on acquiert la preuve (témoignage, confession, trace) de l’existence de ce jumeau… on peut lui redonner sa juste place dans la fratrie, par exemple, en le faisant figurer sur votre arbre généalogique ou en lui donnant une juste sépulture, pour finaliser son processus de deuil.

En art-thérapie, on peut façonner son jumeau perdu dans l’argile ou la pâte à modeler, pour lui redonner corps.

Les thérapies psychocorporelles vont permettre de se connecter à ses ressentis dans un cadre neutre et sécurisé pour réaliser des libérations émotionnelles salvatrices. La parole servira à faire évoluer l’histoire que l’on se raconte sur le sujet pour la rendre moins souffrante, voire pour la rendre inspirante.

Ce jumeau perdu n’est peut-être pas le problème sous-jacent à chaque cas de dépendance affective, mais il vaut bien d’être envisagé, au cas où ! Il est temps d’arrêter de chercher sa « moitié » à l’extérieur, dans une relation intime à cause d’un sentiment d’incomplétude. Ayant eu un jumeau perdu ou non, construisons notre individualité, notre autonomie et notre assertivité !


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