Moi qui pratique l’hypnose depuis 4 ans, et qui baigne dans tous les nouveaux courants de développement personnel y compris ceux un peu « new age », je dois faire mon chemin dans un univers parfois aussi intriguant que déconcertant…
Les nouveaux courants thérapeutiques incluent la psychologie dite quantique et les pratiques énergétiques. Si je me soumets régulièrement aux aiguilles d’un acupuncteur, c’est que j’ai bien perçu que nous sommes circulation d’énergie … ce que la médecine occidentale refuse à prendre en considération, se focalisant avant tout sur la disparition du symptôme. Et dans mon quotidien, certains événements appelés synchronicités plus que hasards, m’ont prouvé qu’une énergie circule aussi entre les individus, nous reliant à certains êtres, à certains lieux, à certaines expériences. Les découvertes en épigénétique, notamment celles du Docteur Bruce Lipton, m’engagent aussi à prendre en compte l’impact de l’environnement et des expériences sur la biologie de la personne. Alors, dans ma pratique de l’hypnose ou de l’EFT (Emotional Freedom Technique), j’incorpore des éléments énergétiques, issus de traditions chamaniques, de l’harmonisation des chakras, de l’épigénétique, d’une certaine vision quantique du temps…. Bref, j’ai déjà un pied sur le bûcher….
Mais pour l’instant, je n’y ai pas mis le deuxième….. celui d’exercer l’hypnose régressive dans les vies antérieures. Si j’amène régulièrement mes consultants à revisiter leur passé, je ne fais pas franchir les portes des vies antérieures. Certains praticiens en ont fait leur spécialité…. Et certaines civilisations considèrent la réincarnation comme un processus allant de soi, rappelons-le. Le décalage culturel sur la réincarnation est parfaitement décrit dans le roman de Werber, La boîte de Pandore. L’hypnotiseuse Opale ramène le héros dans ses vies antérieures, et certains de ses anciens « lui » orientaux n’ont aucune difficulté à rencontrer leur « eux » de 2021, leur future incarnation d’eux, tandis que les incarnations occidentales précédentes sont plus réticentes …
Toutefois, l’intérêt du livre de Werber ne se situe pas, à mon sens, dans la description des pouvoirs de l’hypnose, mais plutôt dans l’approche de la mémoire, de l’histoire, et de notre capacité à influencer le cours des choses. Sur ce dernier point, il faudra trancher entre une vision plus quantique ou carrément régressive. Et là encore, votre sorcière bien aimée va peut-être sauver sa peau. Je m’explique. Le livre explore notre capacité à influencer le cours de l’avenir en revenant dans une vie antérieure. L’autre voie pour influer sur les événements à venir, plus quantique, consiste à penser que tous les possibles sont déjà là et que nos choix font que l’avenir prend forme tel qu’il advient finalement. Personnellement, je me satisfais plus de cette vision, qui me donne davantage de possibilité d’action et de responsabilité. Mon plexus solaire, centre de mon pouvoir personnel, se met à scintiller de gratitude 😊 Werber explore encore une troisième piste pour transformer le monde : celle de l’illumination des consciences par la diffusion de la Vérité, nous y reviendrons (« Tada ! » suspense…°).
Un des aspects des vies antérieures décrit dans le roman retient mon attention : le concept de subpersonnalités. Les caractéristiques de nos vies antérieures pourraient impacter nos vies actuelles, et plus encore, nous pourrions convoquer et utiliser des talents de nos incarnations précédentes ! C’est tout de même assez tentant, non ? En hypnose, on fait souvent des transferts d’état de ressources : on aide la personne à se reconnecter à une de ses forces, qualités, talents, réussites passées… et ensuite on ramène cette force dans le présent puis on aide la personne à visualiser sa vie à venir agrémentée par cette force retrouvée. Si pour mieux aider mes consultants je dois juste rajouter une phrase pour convoquer une éventuelle force d’une incarnation précédente ou d’un ancêtre, ma foi, je peux accepter de glisser un nouvel orteil vers les fagots….
Revenons à ce que l’Histoire retient… et à la traçabilité des faits…
D’après le roman de Werber, certains historiens, avec l’appui de chefs politiques, auraient davantage contribué à notre vision de l’histoire que les faits réels. Bref, l’histoire serait avant tout politique. Et en effet, certains dictateurs ont été jusqu’à éliminer tous les témoins d’événements pour jeter ces événements dans l’oubli. Synchronicité s’il en est : en pleine rédaction de cet opus, je tombe sur un podcast qui me révèle que les sorcières n’ont pas été brûlées en plein Moyen Âge, mais à la fin de cette époque dite sombre, quand la rationalité a pris le dessus reniant et réduisant en cendres celles qui se connectaient à la nature et à des forces plus subtiles ….
Et tout le roman de Werber s’articule autour du journal intime du héros, Mnémos, qu’il rédige pour se souvenir, notamment quand on essaie de faire un reset complet de son cerveau. Et qu’il rédige aussi pour contrer les interprétations historiques frauduleuses et partiales. Son journal est nommé d’après Mnémosyne, Titanide, mère des 5 Muses, qui a inventé les mots rendant possible le souvenir. Selon la mythologie, les âmes des justes et celles des méchants qui avaient expié leurs fautes, aspiraient à une vie nouvelle. Ces âmes obtenaient la faveur de revenir sur la terre habiter un corps, mais avant de sortir des enfers, elles devaient perdre le souvenir de leur vie antérieure. A cet à cet effet, il leur fallait boire les eaux du fleuve Léthé, qui provoquaient l’amnésie. En grec ancien, le mot pour vérité est alètheia (a – Léthéia), qui est apparenté au mot Léthé. Le a privatif qui y est ainsi associé semble indiquer que la vérité est un dés-oubli, un dévoilement hors de l’oubli, une réminiscence…. Bientôt, si l’on n’y prend garde, il conviendra de rappeler la vérité de la liberté, des restaurants et des bars. Soyons l’égrégore de souvenir des temps plus heureux.
Le héros évoque une histoire où l’on retiendrait les moments de plaisir et de joie. Il pense que ça n’intéresserait personne …. Pour Werber, la peur entretenue par les médias pousse l’audience ainsi angoissée à consommer pour triompher des émotions envahissantes. Toute ressemblance avec une situation actuelle est une synchronicité et non une coïncidence … Et le roman d’ajouter que pour ceux habitués aux mensonges, la vérité semble toujours suspecte. Bref, les lanceurs d’alerte sont les nouveaux candidats au bûcher – ou geôles sous haute sécurité – et les théories du complot peuvent prendre une couleur différente. De là au négationnisme, reste le pas qu’il faut sans doute éviter de franchir. Mais évitons de retourner dans un état d’hypnose quotidienne, une transe sociétale, une Léthargie planétaire, un endormissement de l’esprit et de notre capacité de réflexion collective. N’oublions pas qu’Hypnos (Dieu du sommeil) est jumeau de Thanatos (Dieu de la mort) et que, comme le dit Werber, la « subtile différence entre les deux frères est la possibilité d’un réveil. » Et alors que le COVID s’invite en continu sur les fournisseurs cathodiques de fast pensée, la pensée prémâchée, de faible qualité, indigeste et nuisible à la santé mentale, je demande que soient rouverts de toute urgence mes lieux de culte, ceux de la culture et de la pensée car cette dernière devient un luxe que peu peuvent s’offrir, et c’est effrayant. Que les JO de la pensée soient déclarés ouverts, permanents, et soyons, chacun de nous, le porte flambeau de cette odyssée.
Léthé moi-même ? Peut-être suis-je en effet fille de la discorde 😊… Quoi qu’il en soit, souvent, je me dis que je ne retiens pas beaucoup les choses. Certains peuvent même m’avoir dit que je retenais tout de travers. En fait, je ne retiens pas les faits, les textes que je lis. Mais chaque ligne et chaque événement m’imprègne. Et Werber m’a révélé pourquoi : à l’image de la madeleine de Proust, « la mémoire est de l’émotion ». Et si j’entretiens tout de même avec le plus grand soin possible les paysages de mon esprit, les racines de mes souvenirs prennent leur source dans mon cœur et diffusent dans tout mon être. Et c’est cette subtile combinaison que j’essaie de répandre par ces lignes.