Dans les courants de psychologie « modernes », de nombreuses métaphores sont utilisées, notamment culinaires. Les métaphores sont un des ustensiles essentiels de l’hypnose, l’inconscient fonctionnant par des liens non cartésiens, largement sensoriels. Avec l’approche des repas de fêtes, j’ai eu envie proposer des pistes de menu du bonheur, pour combler tous nos sens.

Une des métaphores les plus utilisées est de comparer la psyché à un oignon, dont l’épluchage consiste à enlever chaque couche de protection, dont on s’est inconsciemment recouvert en croyant ainsi éviter de souffrir. Procéder à cet épluchage permet de libérer les larmes des émotions traumatiques enfouies, pour aller à la rencontre du germe, notre essence même.

Certains psys vont détailler les 3 couches principales de l’oignon : les émotions primaires, celles que nous ressentons à l’instant t, que nous masquons bien souvent sous une émotion factice ( le fameux sourire de façade du « ça va » ; alors que mes yeux expriment que je suis profondément meurtrie), et que nous peinons généralement à reconnecter à l’émotion originelle, qui est pourtant la source de notre souffrance revécue à ce même instant t. L’émotion primaire n’est qu’une manifestation émotionnelle de la réactivation de l’émotion source. Et c’est là que le travail de détective de tout chemin de développement personnel commence….

D’autres vont utiliser la métaphore de l’artichaut, sur le même principe, avec au centre, le cœur.

Pour ma part, j’utilise aussi très souvent la métaphore du mille-feuille. Sans doute suis-je plus gourmande. Mais il n’y a pas que cela : ce gâteau – qui était le préféré de mon grand-père chéri – a deux avantages. Tout d’abord, c’est est un produit fabriqué, et l’on a donc une certaine latitude pour le rendre plus onctueux ; ensuite il s’accommode bien de certaines visions, effectivement à la mode mais assez alléchantes ,en psychologie : la psychologie quantique, une sorte de cuisine moléculaire de la psyché. Les strates de ce joyau de pâtisserie se prêtent particulièrement bien à des métaphores très utiles, car comprises par le conscient et l’inconscient.

Concernant l’aspect manufacturé, comme pour tout édifice, si les couches inférieures – de l’enfance – sont trop friables, l’édifice tout entier peut s’effondrer. Dans un travail de développement personnel, on commence généralement par travailler sur des couches superficielles, à savoir les symptômes pour lesquels les gens viennent consulter. On apprend à mettre un peu d’onctuosité par-ci, à enlever un peu d’acidité et d’aigreur par-là, on introduit un peu de légèreté dans la crème de la vie. Ensuite, une fois que la relation thérapeutique est installée, on s’attaque aux couches fondamentales, aux émotions origines, aux événements traumatiques associés, vécus et/ou perçus. Si l’on ne peut pas, bien évidemment, changer son passé, et donc les couches de base, on peut – en hypnose notamment – revisiter ces couches pour les voir sous un autre angle. On effectue pour cela des régressions en âge, qui sont des séances émotionnellement très intenses et fructueuses.

Concernant la dimension quantique, peu importe qu’il s’agisse -là d’une vision hérétique en termes de principes physiques, cette vulgarisation ouvre de nouvelles voies de développement personnel. Il s’agit de considérer que, tout comme dans le mille-feuille où toutes les couches existent en même temps, le passé, le présent et le futur existent aussi à chaque instant. Le mille-feuille se présente en coupe, avec toutes les strates simultanées, empilées. Qui je suis est le fruit de mon passé et détermine qui je serai demain. J’attire pour demain ce que je suis aujourd’hui, comme le prouve la loi d’attraction. Si je veux attirer autre chose, et rompre avec mes anciens schémas qui ne faisaient que se répéter, que dois-je changer en moi aujourd’hui ? Si je veux changer mon futur, dont toutes les possibilités sont déjà là, je peux revisiter mon passé pour transformer mon ressenti présent et attirer ce qui me correspond vraiment, débarrassé de mes blessures et de mes choix afférents devenus obsolètes…. A vos fourneaux !

Pour continuer avec les métaphores culinaires et la psychologie, certains mots résonnent plus spécifiquement à mes oreilles.

Bannissez de votre menu quotidien le principe de la patate chaude, grand putréfacteur de nos intestins relationnels. En langage psychologique, on parlerait sans doute de projection et d’agression redirigée. Si vous avez un mal-être envahissant, vos réactions aux événements seront en rapport avec votre mal-être plus qu’avec les faits. Il est fort à parier qu’au lieu de vous demander « qu’est-ce qui en moi déclenche cette réaction et comment est-ce que je pourrais cicatriser cette ancienne plaie qui vient de se rouvrir ? » vous utilisiez le tu qui tue ! Et bim, vous balancez votre patate chaude ! Plus vous niez vos émotions, plus vous avez l’impression qu’elles sont déclenchées par l’extérieur, alors que la marmite en ébullition est en vous. Vous prêtez des intentions aux autres qui ne sont en fait que le reflet de votre propre chaos et inconfort intérieur. Pour peu que vous vous en preniez, le soir, à votre enfant qui n’est pour rien aux contrariétés liées à votre travail, et la patate chaude devient une agression redirigée.

Solution : faire son ménage intérieur par de la méditation et du reality testing (voir la situation avec recul, sans imaginer le pire à venir ni revenir sur les aigreurs du passé, avec toute la charge émotionnelle associée).

Si l’on sait que le bon vin vieillit bien et que le mauvais tourne vinaigre, il en est de même d’autres denrées. Une comparaison carnée s’impose alors. Viande maturée ne veut assurément pas dire avariée ou périmée. Essayer de nous faire croire le contraire – et je m’adresse ainsi à toutes mes amies quinquagénaires – pourrait s’approcher d’une technique de déstabilisation appelée le gasligthing. Il s’agit de faire douter l’autre de sa propre perception, ce qui peut être très déstabilisant. C’est un terme issu d’un film de 1944 mettant en scène un mari tentant de faire croire à sa femme qu’elle est en train de devenir folle. Un homme bien intentionné, assurément. Sans misandrie de bas étage, laissons à cet homme la possibilité de suivre son propre chemin de développement personnel, et voyons ce que nous pouvons faire en telle situation.

Solution : réaliser qu’il s’agit, en fait, d’un compliment, témoignant d’une maturité émotionnelle et psychologique qui a été conquise par un travail sur soi et laisser chacun être responsable de son propre degré de maturité. La valeur d’une viande ainsi affinée avec amour est d’ailleurs le double de la viande fraîche, on se l’arrache à prix d’or dès lors que l’on a des papilles émotionnelles assez subtiles pour en apprécier la richesse, la profondeur et la puissance. Pas besoin de masquer sa vraie nature sous une sauce trop crémeuse pour qu’une denrée de cette qualité exprime pleinement toutes ses qualités, naturellement, authentiquement, avec une subtile simplicité.

Une boisson retient toute mon attention, le fameux Canada Dry : ça n’est pas ce que ça semble être ! Je voudrais utiliser ce breuvage pour décoder les émotions et comportements sous-jacents au fameux triangle de Karpman : sauveur/bourreau/victime.

Victime : « Cette boisson n’est pas ce qu’elle promettait d’être ! »

Bourreau : « Si je fais croire que je suis enivrant, j’aurai plus de succès ! »

Sauveur : « Je suis altruiste, je vais détruire cette bouteille ; ainsi, je vais sauver la victime qui n’a rien demandé et je serai aimé, bénéfice secondaire de mon valeureux acte de sauvetage « gratuit » ! Et tant pis pour la victime qui n’aura pas l’occasion de faire ses apprentissages et de reprendre son pouvoir d’individu. Peu importe ce qui arrivera si elle tombe sur une autre bouteille du même leurre un peu plus loin. »

Solution : après le végétarisme, le veganisme, le flexitarisme, je propose un régime alimentaire universel : le responsabilisme !

Alors, pour ces fêtes de fin d’année, je vous souhaite de la douceur avec juste ce qu’il faut d’épices. Développez vos papilles de la résilience.

Pour ma part, je me penche sur une formation en Cuisine thérapie, inspirée de l’art-thérapie, mais pour la financer il faudrait que je lance une cagnotte leetchi 😊 !