Aucun de vous n’est incognito dans ma vie, et je remercie chacun de vous d’être entré dans mon expérience, d’avoir croisé mon chemin. Car chacun de vous a un sens dans ma vie, et modifie le sens de mon histoire. Chaque rencontre faite, chaque expérience vécue, et aujourd’hui je le sais chaque livre lu, arrive au bon moment pour nous faire évoluer. Et à l’image des contes dont j’ai pourtant récemment un peu entamé l’aura, chaque relecture d’un livre à un moment différent, chaque retrouvaille, chaque situation qui se rejoue encore nous donne l’occasion de mieux se connaître, nous offre une nouvelle opportunité de grandir, de guérir, d’évoluer. Des rencontres karmiques ?
Je vais, sans en déflorer le contenu, évoquer ma rencontre récente avec un livre. Un livre dont le chemin jusqu’à moi (😊) ressemble à un rite de transmission pour ensuite accomplir un véritable rite de passage intérieur. Un livre dont le titre s’inspire d’une citation d’Einstein : « Le hasard, c’est Dieu qui se promène incognito ». Pour éviter tout présupposé erroné de ses lecteurs, l’auteur – Laurent Gounelle – a transformé légèrement cette référence, nommant son roman « Les Dieux voyagent toujours incognito ».
Dès les premières pages du livre, je suis frappée par la survenue et la récurrence de certains mots, qui me convainquent que ce livre devait se présenter à moi maintenant : un prénom féminin qui fût une prise de conscience, une référence à l’un de mes anciens métiers, un profil psychologique spécifique qui m’est familier cité 3 fois en 15 pages, un jeune homme ayant vécu un double abandon paternel qui correspond à un schéma bien connu de moi, et les mots transe et hypnotiseur qui vont émailler le récit …. Au bout de 15 pages seulement, je sais que ce livre est une rencontre avec mon histoire, une rencontre d’évolution, une rencontre karmique.
J’aurai la confirmation d’une sensation de pertinence en lisant, à postériori, un certain décodage du nœud de l’intrigue : l’un des personnages incarnerait en réalité Milton Erickson, le père de l’hypnose que j’exerce depuis 2 ans ! Dans le roman est retracée sa rivalité avec Lacan : le jeune thérapeute résout tous les problèmes de ses patients en quelques séances alors que le maître de la psychanalyse déroule un travail au long cours parfois interminable. Milton Erikson, véritable précurseur, propose des thérapies cognitives venues des USA, très pragmatiques, reposant sur des tâches à accomplir. Et voilà qu’une cabale se met en place dans le milieu des psys, quitte à porter préjudices aux patients. Ah, Ego, quand tu nous tiens, nous, les psys, c’est bien là que tu fais le plus de dommages collatéraux !
Alors pour ceux qui ont lu le roman – et vous pouvez faire une pause le temps précisément de le lire pour revenir à mon écrit ultérieurement (Gounelle, excuse-moi de traiter ton roman comme une simple parenthèse au sein de mon modeste écrit !) – sachez que :
– j’ai bien mon Closer, ce sont les vidéos de développement personnel que je regarde le midi en salle des maîtres, et croyez-moi, ça n’est pas du goût de tout le monde mais je persiste 😊
– j’ai bien testé le coup de la boulangerie, qui fait d’ailleurs écho à une blague paternelle entendue depuis ma plus tendre enfance, merci papa 😊
– j’ai bien noté et je vais tester, en bonne hypnothérapeute, la méthodologie utilisée pour arrêter la dépendance tabagique : on fait feu de tout bois 😊
– j’ai des partenaires taxis, alors je vais tester l’affirmation de mes opinions auprès d’autres personnes ; mes écrits – notamment celui sur les contes – pourraient bien en être une occasion 😊
– j’attends de savoir à qui je vais réserver la surprise de lui ouvrir la porte nue 😊 😊 😊
Outre les thèmes que chacun relèvera dans le livre, comme l’évolution personnelle et les conseils pour y parvenir – se concentrer sur ce que nous voulons plutôt que ce que nous ne voulons pas, remettre en question nos croyances limitantes, cesser de cacher nos idées par crainte de la critique ou du conflit, apprendre des méthodes efficaces (se synchroniser avec son interlocuteur étant une technique de base d’hypnothérapeute), penser avec son cœur plutôt qu’avec sa tête,… – il y a deux points que je souhaite mettre en lumière car l’un correspond à une conviction professionnelle et l’autre est une illustration concrète de cette rencontre karmique.
Je vais commencer par le concret…. Récemment, et pour la 1.000.000.000ème fois de mon existence, un collègue s’est permis de m’agresser verbalement, au point qu’un témoin de la scène évoque une situation de harcèlement moral …. Eh oui, encore ! Si un tel schéma apparaissait à nouveau dans ma vie, c’était pour voir si, cette fois-ci, j’allais enfin modifier ma réaction pour me déprogrammer et me reprogrammer. Et ceci, conformément au thème majeur du roman fraîchement lu , : une évolution par des expériences pratiques qui feront évoluer mon point de vue et mon attitude consciente et inconsciente. Cette attaque inattendue a immédiatement déclenché en moi une grande tristesse qui révélait en fait que ma blessure d’injustice était de nouveau activée. Dans les sanglots causés par la virulence de la réactivation de ma blessure, j’évoque la répétition de ces situations. Immédiatement, je sentis le risque de mi glisser à nouveau dans mon habit de victime. C’est alors que le client qui avait assisté à la scène s’est transformé en manifestation incognito d’une puissance divine, en vue de ma guérison. Chose inouïe, il m’a tenu des propos identiques à des propos du livre ! J’avais la chance d’avoir avec moi un manager compétent qui m’a aidée à dénouer les fils de ma réaction en chaîne intellectuelle, psychique et émotionnelle. Alors, comme Alan Greenmor dans le livre, j’ai compris que les autres m’enfermaient dans cette prison de la victimisation que j’avais moi-même construite par peur d’être rejetée, que je devais cesser d’éviter les confrontations pour être appréciée, que cet effort inconscient de people pleasing ne me permettait pas d’exprimer qui j’étais et que j’étais certes gentille mais assurément pas faible ! Après avoir, comme le héros, analysé ma réaction à ce que les autres me font régulièrement au travail, et réalisé qu’il n’y a pas de victime heureuse, « moi qui jusqu’ici avais passé ma vie à ressentir péniblement la moindre atteinte à ma liberté, à subir l’emprise des autres, on m’affirmait que j’étais l’artisan de ma souffrance », j’ai en effet compris que le manque d’estime de moi avait rendu possibles toutes ces situations de harcèlement par des personnalités à qui je laisse le soin de se qualifier et d’évoluer ! Alors, tout comme Alan, je n’ai pas essayé juste de supprimer ce rôle de victime sans rien mettre en place car cela serait resté infructueux. Sans changer mes croyances inconscientes sous-jacentes, j’aurais à nouveau résisté au changement. Alors, comme on le conseilla à Alan, je me le suis conseillé toute seule sur le chemin du retour du boulot : « Le mieux est donc que tu découvres que tu peux faire autre chose. Ton cerveau choisira vite de lui-même cette nouvelle option si elle t’apporte plus de bénéfices. » Sur le chemin du retour, j’ai commencé à faire une méditation sur la blessure d’injustice. Et mon téléphone sonna. C’était mon collègue ! Durant la conversation, il tenta d’alterner excuses et justification de son comportement en tentant de me mettre à nouveau en défaut, mais la force avait changé de camp. Et cette force ne me quittera plus jamais. Comme Alan, c’est dans les ténèbres que j’ai appris à sortir des ténèbres de ma blessure d’injustice, que j’ai regardé en face ce dragon intérieur et que je l’ai apprivoisé. Une blessure de moins, un peu de résilience en plus. Merci Gounelle, merci à mon client, merci à moi d’avoir fait ce chemin, merci à mon collègue de m’en avoir offert l’opportunité, merci à ces rencontres karmiques. J’avais, comme l’exprime Gounelle, une difficulté majeure et c’est cela qui, une fois résolu, induit changement bénéfique majeur, à l’image du bienfait caché cher à Coelho. Et ce chemin, je vais le poursuivre en étant le changement que je veux voir, à l’image de la citation de Gandhi qui émaille le roman (Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde), consciente que le changement viendra de l’intérieur de moi et non des autres. Et offrant à voir autour de moi les bienfaits de cette évolution, les autres pourront choisir de suivre aussi un chemin d’évolution.
Je vais donc revenir au thème phare de ce livre pour l’hypnothérapeute et bébé-coach que je suis : le re-parenting ! Alan a subi dans son enfance un double abandon paternel, qui a immanquablement affecté son être et donc sa vie. De nombreuses personnes se tournent vers des coachs ou autres guides lors de moments importants de leurs vie : choix, décisions, accidents de parcours, …. Certains de nos films mettent en lumière des mentors, dont le plus célèbre est peut-être maître Yoda, véritable guide spirituel. Alors que nos sociétés occidentales ont perdu en guidance collective (religieuse, chamanique, conseils de sages, …) l’éducation des enfants repose aujourd’hui sur les seules épaules des parents. Et qu’advient-il des enfants dont les parents n’ont pas les ressources psychiques et émotionnelles pour les aider à se construire en tant qu’individus libres et sereins ? Tout le monde n’aura pas la chance de croiser un maître Yoda ou d’avoir l’opportunité de revivre une expérience de mentoring une fois adulte. C’est là que le concept de re-parenting qui est largement utilisé en hypnose, est essentiel pour promouvoir la résilience chez les plus blessés d’entre nous : adultes, apprenons à être pour nous-mêmes le parent aimant et soutenant que nous n’avons pas eu dans l’enfance, au moins dans les domaines où nos blessures réactivées nous montrent que ce que nous avons reçu enfant n’a pas suffi ou convenu. Quelle que soit la modalité choisie par chacun, hypnose, méditation, sophrologie, Ho’Oponopono, EFT, EMDR, …., reconnectons-nous aux sources de ce qui nous procure peine, douleur, colère, peur et soyons un instant le parent idéal pour soigner cette blessure. Alors, tout comme dans les croyances Hawaiiennes du Ho’Oponopono, les dieux voyagent incognito et le hasard et les vicissitudes de la vie ne sont en réalité qu’autant d’opportunités pour grandir et évoluer, des opportunités pour aller vers la résilience.