Quand l’hypnose m’évite une anesthésie … et me prouve encore les incroyables pouvoirs du cerveau !
J’ai l’habitude d’aider les gens à diminuer leur sensation de douleur via mes séances d’hypnose. J’ai l’habitude d’aider les gens à se préparer ou à se remettre d’interventions chirurgicales. Mais ce que je viens de vivre a dépassé toutes mes espérances !
J’arrive le jour J de ma coloscopie de routine. Mon lit roulant est stationné dans le couloir devant le bloc opératoire, quand l’anesthésiste vient me poser une canule, en vue de l’injection du produit supposé m’envoyer au pays des rêves. Et, au détour de la conversation, elle me demande mon métier. Quand je le lui révèle, elle s’exclame « Mince, nous aurions dû prévoir de faire l’examen sous hypnose ! Je vais voir avec le gastroentérologue si ça peut tenir car notre programme opératoire est bien chargé ». Fille de chirurgien et mère de médecin urgentiste qui sortait à peine de garde ce matin même, je comprends assez bien que mon choix pèse peu dans la balance. Peu importe, je suis la proposition de la praticienne en santé, et je commence à me visualiser dans mon lieu sûr, sur la terrasse de la maison de mes vacances d’enfance, en Corse. Bercée par le ressac des vagues non loin, envoutée par les parfums du maquis environnant …
Arrive le moment d’entrer sur scène. Le médecin dubitatif exprime qu’il aurait fallu qu’on prenne du temps pour me préparer. Mais j’indique que je SUIS en Corse. Et c’est parti !!!! Le gastro manie la caméra, et démarre l’acte I : on plante le décor, on fait connaissance avec les personnages. L’anesthésiste reste sur cette métaphore du lieu sûr pour me créer un cadre réconfortant sur le franchissement des premières circonvolutions. Je me sens comme Sigourney Weaver dans Alien, avec un truc qui bouge dans mes entrailles. Je continue de discuter avec l’anesth, car oui, sous hypnose, on peut parler ! Je la regarde même parfois, et son regard bleu et rassurant continue de m’encourager à subir les petits assauts internes que subissent mes viscères. Puis arrive un angle plus fermé à franchir, une sorte de coude. Je suis prête à lâcher, à demander grâce. Mais la praticienne, bien formée à l’hypnose, switch astucieusement vers un autre sujet évoqué dans le couloir : mon triomphe au semi-marathon 10 jours plus tôt. On bascule dans les péripéties de l’acte II. Et nous voilà allant explorer et raviver tout le courage que j’avais déployé lors de la terrible montée de la sortie du Bois de Vincennes, au km 15. Et le médecin, lui aussi, se met à m’encourager : on approche du point d’arrivée ! Je visualise alors le km 18, et les souterrains des quais de Seine. Je vois bien que les montes sont un effort, mais les descentes sont un moment de récupération, de soulagement. Et je revois ma fille qui, ayant déjà fini son parcours, arrive comme un gentil petit diable sautant de sa boîte pour m’encourager. Et on avance de plus en plus, on gagne des centimètres comme 10 jours avant je célébrais chaque km parcouru en topant dans la main d’un coureur avec qui j’avais sympathisé sur le parcours. Les adjuvants de l’histoire font bien leur job, et la situation va se dénouer positivement : Acte III ! Je visualise les 500 derniers mètres, avec les acclamations de la foule qui bat des mains sur les barrières dans un bruit stimulant, hypnotisant. Je passe la ligne d’arrivée en ayant des ailes dans le dos ! La musique de Rocky Balboa m’accompagne !
Le climax de l’acte IV est atteint ! Au même moment, le gastro me propose de regarder mon intestin en 3D sur l’écran, le temps de faire le chemin en arrière et s’assurer que tout va bien ! Je fais partie du club de ceux qui peuvent clamer avoir visité leur intérieur ! Tout va bien, bonne pour service, et on remettra ça dans 5 ans. Le dénouement parfait de ce scénario mené de main de maître entre les 3 protagonistes.
Et la récompense est à la sortie : pas d’anesthésie donc pas de salle de réveil, je peux aller directement dans la salle de collation ! Pas besoin non plus d’être surveillée la nuit à venir. Et le sentiment d’avoir vécu une grande expérience où la puissance de mon cerveau m’a permis de déjouer la peur et la douleur ! Merci à l’équipe médicale qui m’a permis de vivre cela. Ma maîtrise de l’hypnose a rendu cela possible malgré le temps contraint, mais c’est une possibilité ouverte à tous. J’avais tout de même une canule dans le bras en plan B, au cas de douleur persistante ou en cas de rencontre avec un polype à éradiquer.
Je vois souvent en consultations des gens qui comptent sur mes compétences pour les aider, et c’est en effet la meilleure solution pour passer des caps difficiles. Je comprends que l’on s’en remette entre les mains d’un praticien, comme je l’ai fait moi-même ce matin : j’ai été guidée en hypnose. Le faire en faisant véritablement équipe rend la chose plus facile et plus puissante ; en cabinet, c’est l’effet que l’on obtient quand on a bien installé une bonne relation thérapeutique. Et je suis vraiment convaincue que savoir se mettre sous hypnose seul, en autonomie, est utile dans bien des situations du quotidien, pour mieux affronter stress et désagréments de la vie. Alors, ça vous dirait de vous offrir ce cadeau utile, et d’apprendre à développer ce super pouvoir ?